Nous connaissions tous Charlotte Le Bon pour sa carrière de mannequin, de miss météo totalement folle sur Canal+ et depuis 5 ans comme jeune actrice. En enchainant les films depuis sa seule année au Grand Journal, la jeune Québécoise a réussi à s’installer avec talent dans le paysage cinématographique français. Mais ce qu’on ne connait moins d’elle et qui prend une part de plus en plus importante dans sa vie, c’est son coté illustratrice et artiste.
Après la soirée spéciale Pâques du Chocolat des Français à la Galerie Sergeant Paper, nous avons décidé de la rencontrer pour en savoir un peu plus sur l’exercice du dessin et de l’illustration mais également pour connaitre sa personnalité. Rendez-vous dans son appartement du 18ème, Charlotte nous accueille sourire jusqu’aux oreilles, tout juste de retour de semaines de tournage.
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CP : Alexis Sevenier
Modernists : On te connait pour beaucoup de choses depuis quelques années, mannequin, présentatrice sur Canal+ et actrice au cinéma mais peux-tu nous parler du dessin et de l’illustration ?
Charlotte : « J’ai fait l’équivalent d’un bac Arts Plastiques au Quebec. À l’école, j’ai acquis des techniques de travail, un savoir de base académique mais je n’ai rien appris sur l’instinct, sur comment trouver son propre style. Or, c’est avec l’instinct qu’un artiste travaille et j’ai terminé l’école un peu frustrée et je n’arrivais pas à trouver du plaisir et un intérêt particulier à mes dessins.
Mon diplôme en poche, j’ai continué ma carrière de mannequin et j’ai totalement arrêté le dessin, par complexe et par manque d’inspiration. C’est quand j’ai emménagé à Paris que mon pote Raphael Cioffi, avec qui j’écrivais la météo sur Canal+ et fondateur du magazine online SPANK, a commencé à me demander des illustrations pour accompagner des articles sans savoir que j’avais quelques capacités.
J’en ai fait quelques-unes et le feedback positif de mon entourage m’a étonné. L’idée d’égayer mes proches et des inconnus par une image que j’avais dessiné m’amusait beaucoup et j’ai continué. Ça ne me faisait pas vivre car mon activité principale à l’époque était le mannequinat mais ça m’occupait. Je le faisais gratuitement. À l’époque, l’idée même de recevoir de l’argent en échange m’aurait paru farfelue. »
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Modernists : Effectivement ça doit être surprenant au début…
Charlotte : « Totalement ! De créer en échange de l’enthousiasme des gens est à mille lieux de créer en échange de notes scolaires. Le concept de noter l’Art est même complètement absurde, rien n’est plus subjectif.
La preuve, mon illustrateur préféré, David Shrigley, a fait une gigantesque école d’Art en Angleterre et il en est sorti avec une note médiocre alors que pour moi c’est un immense artiste. Ses dessins sont hyper inspirants.
Voilà comment tout a commencé ! À l’époque je vivais du mannequinat mais ça me rendait extrêmement malheureuse et du coup l’illustration m’allégeait l’âme, ça meublait mon ennui. »
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Modernists : Ah ouais ?!
Charlotte : « Le milieu de la mode ça te bouffe l’âme, c’est terrible ! Tous les clichés sur le monde de la mode sont vrais, on est considéré comme du bétail. Je ne me suis pas facilité la vie en décidant d’être actrice car dans ces deux milieux, lorsqu’on te dit NON, on dit non à toute ta personne. C’est un vrai travail sur soi pour ne pas le prendre personnellement.
Pour les mannequins c’est quand même pire, c’est un non à ton physique. Encore une fois, rien n’est plus subjectif. C’est un festival de contradictions : on peut te dire que tu es trop trapue, trop petite, trop maigre d’en haut et pas assez d’en bas… Donc l’illustration pour moi, c’était vraiment cool, c’était un espace où je pouvais être totalement libre. Et lorsqu’on arrive à toucher quelqu’un avec cet espace, c’est assez grisant. «
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Modernists : Quelle a été l’impulsion, autre que Spank Magazine pour te lancer dans l’illustration ?
Charlotte : « A mes débuts chez Canal+, ce côté de moi a été un peu mis en avant et j’ai commencé à avoir de vrais commandes. Travailler à la commande c’était très difficile, les allers retours et débriefs débiles pour avoir un peu plus d’étoiles et de papillons m’ont vite saoulé. J’ai donc assez vite arrêté de travailler à la commande pour me concentrer sur mon année de présentation de la météo, j’ai ensuite enchainé sur les tournages, sans m’arrêter pendant 3 ans.
J’ai arrêté de dessiner pendant presque toute cette période car je n’arrivais pas à faire les deux activités en même temps. Il y a 2 ans j’ai rencontré celui que j’appelle mon parrain, l’artiste JR, et j’ai organisé un projet Inside Out pour les 30 ans de la Marche de l’égalité. Je devais coller 2000 affiches de portraits pour la Marche de l’égalité à Lyon. C’est en discutant avec lui et en lui montrant ce que j’avais fait avant, mes idées, mes projets qu’il m’a dit que je devais me lancer dedans à fond. C’est lui qui m’a donné l’impulsion nécessaire pour me relancer dans le dessin !
Petit à petit, je m’y suis remis, j’ai commencé à mettre mes dessins en ligne, qui ont ensuite suscité un réel intérêt de la part des gens qui me proposait des les acheter. J’en ai donc fait des sérigraphies, je remonté un site et j’ai lancé mon e-shop. Mais tout ça, c’est grâce aux gens ! »
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Modernists : On adore ton dessin de la lune, comment t’es venu l’idée, c’est quoi la symbolique que tu caches derrière ?
Charlotte : « Pour la lune, il faut revenir au projet Inside Out. J’avais récolté, seule et par le biais des réseaux sociaux, 2100 portraits que j’avais décidé de coller rue de la République à Lyon. Le projet s’est monté en très peu de temps, à peine 3 semaines, et même JR et son équipe me disait que j’étais allée un peu trop loin, que de coller 2100 affiches en une journée, ça tenait un peu de l’impossible. Au jour J, à 7h du matin rue de la République, je ne savais toujours pas si les gens allaient venir… Au final, une centaines de personnes se sont relayées tout au long de la journée et m’ont aidé à coller. En 11 heures, on avait tout plié. C’était magique! On avait réellement la sensation d’avoir accomplit l’impossible.
En revenant à Paris, c’était plus fort que moi, cette sensation grisante m’accompagnait toujours et la seule façon que j’ai trouvé pour arriver à la partager était de la retranscrire par le billet du fameux « décrochage de lune ».
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J’aimais aussi le fait que les gens puissent jouer avec le dessin de la lune, poser avec, avec cette notion de partage. J’essaie toujours de coller pour créer une interaction entre l’illustration et les gens. Comme par exemple, le bouquet de fleurs que j’ai collé sur une église abandonnée à Lyon. »
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Modernists : On a vu que tu avais posé cette lune dans la prison américaine de Rickers Island à New York ?
Charlotte : « C’est complètement fou cette expérience, c’est une des plus grosses prisons de New York. Quelques mois après l’Inside Out, j’ai collé ma toute première lune à Paris, en toute clandestinité (sans le savoir, au-dessus de l’appartement de Bertrand Delanoë, encore Maire de Paris à l’époque). Puis on m’a parlé d’un gardien à Rickers Island qui avait pour projet de faire venir des artistes dans la prison pour poser des œuvres.
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Ce gardien n’avait pas prévenu sa direction de son projet, il faisait rentrer les artistes en toute discrétion. Deux gardiens (lui et un autre) me surveillaient quand je collais la lune. Je devais faire très vite avant un passage de prisonniers dans le couloir où j’étais. Mais j’ai trainé et les détenus sont passés… On m’avait prévenu que certains d’entre eux pouvaient être grossiers en me voyant, mais au final, ils ont été supers, hyper respectueux, à me poser des questions sur mon collage. C’était très cool comme expérience. »
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Modernists : Tu penses qu’elle y est toujours ?
Charlotte : « Je ne sais pas, j’espère mais je pense qu’ils ont tout décroché après qu’il se ce soit fait virer. C’était à l’intérieur donc c’est dur de savoir. »
Modernists : Tu nous parlais de JR comme d’un parrain, tu as d’autres « maîtres à penser » ?
Charlotte : « David Shrigley ! C’est vraiment lui ma source d’inspiration, mon maître à penser. Ce que je trouve fort avec lui, c’est qu’il est complètement décomplexé dans son art. Moi, j’ai toujours mon petit complexe d’étudiante qui remonte inconsciemment lorsque je créé. Je cherche à faire des trucs « beaux ». Mais en vrai, « beau » ça veut rien dire. Les dessins de Shrigley sont magnifiquement moches et c’est ce qui fait toute la beauté de son art. Je suis à la recherche de cette décomplexion totale.
David Shrigley dit qu’il ne sait pas dessiner mais que de savoir pourrait l’empêcher d’exprimer ses idées. Si il voit une page blanche, son instinct lui donne simplement envie de la remplir, sans trop de réflexion derrière. Il est simple, spontané et parle de son art sans prétention et ne se justifie jamais.
L’autre jour, je regardais une vidéo de Jean Cocteau qui parlait de l’inspiration chez les poètes. Il disait que les poètes sont à l’écoute d’une voix intérieure, qu’ils connaissent très mal mais qui leur parle. Ils sont la main-d’œuvre de cette voix profonde. Cocteau disait également que tout le monde a cette voix mais que très peu de personne l’écoute. C’est une belle façon de définir l’inspiration je trouve. »
Modernists : Tu as des sources d’inspiration récurrentes ?
Charlotte : « Mes rêves ! Parfois j’arrive à les écrire, parfois, je les oublie ou il m’en reste un infime souvenir que j’essaie de retranscrire. Dernièrement j’ai fait le rêve d’une machine à couper les orteils, c’est totalement absurde ! Mais l’idée de concrétiser le rêve m’amuse et j’ai donc réalisé des orteils découpés assez rapidement pour ne pas oublier. »
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Modernists : Tu dessines pendant les tournages ?
Charlotte : « Depuis deux ans et demi, j’enchaine un peu trop. J’ai 6 films qui sortent cette année et non, quand je tourne, je n’arrive pas à dessiner.
C’est étrange mais après cette période intense de tournages, j’ai eu très peur que l’inspiration ne revienne pas. J’avais eu une période très productive au moment du lancement de mon site qui a été stoppée par les tournages. Dans jouer la comédie, il y a aussi une forme de créativité, mais ce doit être dans une autre partie du cerveau… »
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Modernists : Tu arrives à l’expliquer le fait de ne pas arriver à dessiner quand tu as une autre activité à côté ?
Charlotte : « Je ne sais pas trop. J’en ai déjà parlé avec Romain Duris, qui est un excellent dessinateur et peintre, mais très pudique donc il ne veut rien montrer. Je lui disais que je n’arrivais pas à faire les deux, il me rassurait en me disant que c’était pareil pour lui.
Il me racontait, avec une certaine nostalgie, l’époque de ses 25 piges, il sortait d’école d’Art et il arrivait à dessiner tout le temps. Il a des bouquins pleins à craquer de ses dessins et œuvres mais depuis qu’il enchaine les tournages, il n’y arrive plus. Il m’a montré quelques trucs et j’ai adoré, je le pousse à exposer. »
Modernists : Tu exposes tes œuvres ? Ce n’est pas trop stressant ?
Charlotte : « Il y a un an je n’aurais pas pu le faire, je n’étais pas prête mais maintenant je le suis et j’ai de la chance car ma productivité est revenue très vite après la fin des tournages. J’ai arrêté de tourner il y a deux semaines et tout de suite j’ai recommencé à dessiner.
A la rentrée, je vais exposer à La Galerie Cinéma d’Anne-Dominique Toussaint. Et franchement, si je peux exposer, Romain Duris aussi le peut ! »
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Modernists : Pourquoi est-ce que tu es venue vivre en France ? Tu avais un truc particulier avec ce pays ?
Charlotte : « Je suis arrivé il y a 6 ans, j’avais 23 ans et j’étais en contrat en tant que mannequin. J’ai commencé le mannequinat à 16 ans et vers mes 19-20 ans, j’ai commencé à pas mal voyager et surtout en France. A 23 ans, j’ai pris un verre « sérieux » avec mon agente de l’époque et qui me disait que je commençais à me faire vieille. Elle me disait que si je souhaitais faire un dernier gros coup, je devais m’installer un an sans arrêt en France et cesser les allers retours. Deux mois plus tard, je quittais définitivement Montréal et 3 semaines plus tard, je passais le casting pour être la Miss Météo du Grand Journal. »
Modernists : C’était comment cette expérience au Grand Journal ?
Charlotte : « C’était très jouissif car je m’en suis donnée à cœur joie de pouvoir m’exprimer aussi librement. mais aussi très exigeant comme boulot. Ça forge l’égo et le cerveau. Mon auteur Raphael Cioffi et moi arrivions tous les jours à 10h avec la pression de sortir un texte à 17h impérativement. Les invités changeaient tous les jours, parfois le jour même, c’était tout sauf stable. C’était chouette parce que tout le temps dans le challenge. Ce que je préférais c’était d’écrire les sketchs, de les imaginer, de créer les costumes débiles en carton… Parfois même plus que de les jouer! »
Modernists : C’était vraiment une bonne expérience ? Même avec le recul que tu as maintenant ?
Charlotte : « Oui très bonne expérience, c’était un peu mon école de la vie. Ça te donne de formidables leçons d’égo car tu peux être au top un jour et faire un sketch de merde le lendemain, tout le monde te regarde et réagit sur les réseaux sociaux. Dès que tu es dans l’œil du public, tu deviens sa chose, tu lui appartiens. »
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Modernists : Tu en as pris plein la tronche ?
Charlotte : « Non, franchement, les gens ont été assez bienveillants. Je m’en suis quand même pris plein la gueule parce qu’à l’époque, lorsque tu étais dans le Grand Journal, tu étais dans le salon de 2 millions de personnes tous les soirs.
Mais ça venait même en interne, de la part de Canal+. Je me rappelle qu’à l’époque, on avait fait la rentrée du Grand Journal fin aout. En novembre, ils me demandaient déjà de signer pour une deuxième année. De mon côté, je ne savais pas si j’allais avoir encore envie de recommencer une fois la saison terminée! C’était déjà très dur et on était qu’en novembre alors j’ai refusé de signer. Ils sont revenus vers moi en me proposant de doubler mon salaire actuel, j’ai encore dit non. Ils m’ont proposé le quadruple, j’ai encore refusé.
J’avais en même temps commencé à passer des castings pour le cinéma, j’étais pressentie pour faire un film financé par Canal+. Un des grand patron de l’époque m’a convoquée et dit que si j’acceptais le rôle, il refuserait de financer le film à moins de signer pour une deuxième année. J’ai trouvé sa technique d’intimidation étonnante et je n’ai pas plié.
Je me souviens, dans son bureau, il m’avait dit qu’en faisant un an de météo, je tomberai dans l’oubli, que personne ne se souviendrait de moi après. Je lui avais répondu que je m’en foutais, que je ne faisais pas ça pour qu’on se « souvienne » de moi. »
Modernists : Ton premier film c’était quoi ?
Charlotte : « C’était « Astérix et Obélix, au service de sa majesté ». »
Modernists : C’était fun ?
Charlotte : « C’était hyper stressant, j’étais tétanisée, j’ai détesté. Honnêtement, je crois avoir réussi à trouver du plaisir sur un plateau qu’après le 6ème film… En revanche, je demeure toujours stressée. Je viens de terminer le tournage d’une giga production américaine sur le génocide Arménien avec Christian Bale et Oscar Isaac avec une histoire de triangle amoureux et c’était sans aucun doute le tournage le plus stressant de mon existence ! »
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Modernists : Puis après le tournage, vient la promo… Tu le vis comment ?
Charlotte : « Pareil, c’est très compliqué car on te place en tant que vendeur du projet alors que tu n’as rien décidé. Pour un projet que tu adores ou qui t’es propre, je le fais sans problème mais c’est parfois vraiment compliqué. Surtout quand tu n’es pas en accord avec les choix du réalisateur. Mais c’est un exercice en soit. C’est le marketing du mensonge. Certains sont très à l’aise avec ça, d’autres non. Je fais partie de la deuxième bande. »
Modernists : Tu jongles pas mal entre les genres !?
Charlotte : « J’ai fait pas mal de comédies au début car je pensais être vraiment à l’aise dedans mais pas tant que ça. La comédie est probablement le genre le plus dur à réaliser et à jouer. Mais ce n’est pas forcément un choix de ma part. En 2015, les projets intéressants qui m’ont été proposé étaient majoritairement des drames mais je suis ouverte à tout. »
Modernists : Quels sont tes futurs projets ?
Charlotte : « L’expo à la rentrée à la Galerie Cinéma d’Anne-Dominique Toussaint qui va me prendre pas mal de temps. Quelques idées de court-métrages et de projets vidéos m’habitent. Comme le HH Project, celui de mon personnage à tête de cœur. J’ai écrit un scénario de court métrage sur cette idée avec Iconoclast, mais le projet a été avorté lorsque je suis partie pour un tournage. J’espère le reprendre sous peu…
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Modernists : Tu disais que tu n’aimais pas forcement te mettre en avant, que tu adorais écrire les sketchs pour la météo mais moins les jouer, pourquoi tu ne te lances pas dans la réalisation ou la coréalisation ?
Charlotte : « La réalisation j’adore! La coréalisation, moins. Tout ce qui touche à mes idées, j’ai envie d’en avoir la pleine responsabilité. En tant qu’actrice, tu acceptes de te prêter au regard du réalisateur, en étant dépendante de ses idées, de ses envies. Il faut être extrêmement patient et l’inaction fait partie intégrante du métier. Tu n’est actif que lorsqu’on te le demande. Le réalisateur, c’est tout l’inverse. Et c’est cette constante action, déployée pour créer un objet qui portera ta signature qui m’excite.
J’ai réalisé un court métrage l’été dernier qui n’est pas sorti. Il y a un dessin de David Shrigley qui résume bien cette expérience : « I Made a film, you will never see it ».
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J’étais en salle de montage avec le monteur mais ça me rendait assez dingue car rapidement, nos deux visions se sont confrontées alors que l’idée était de moi. Si on donne 20% au monteur, 30% au producteur, et d’autres ; au final il me reste 5% de mon idée, de ma vision dans la version finale ! La seule idée que j’ai pour l’instant pour, peut-être, sauver ce film, ce serait de le monter moi-même. Je vais apprendre, mais ça va prendre du temps…
J’avais pas mal parlé avec Sean Ellis, le réalisateur qui avait réalisé Cashback et qui avait eu un succès de fou alors que c’était son premier long métrage. Un studio l’avait signé directement pour trois autres films, mais, son deuxième film n’a pas marché du tout, pas de succès. Le studio l’a informé ,que finalement, ça n’allait pas être possible de lui financer les deux autres films promis. Il est parti aux Philippines avec sa caméra, son matériel de son et lumière, sa copine qui l’aidait à coproduire le film et il a tout monté tout seul. Il a écrit, réalisé, filmé, pris le son, monté, fait le casting, tout, tout seul.
Ce film, Metro Manila, est une petite pépite et lui a donné l’opportunité de faire Antrhopoid avec Jamie Dornan et Cillian Murphy. »
Modernists : Il y a des rôles que tu aimerais endosser ?
Charlotte : « J’aimerais bien aller vers des rôles un peu plus dark. Dans le dernier film de Jalil Lespert j’endosse le rôle d’une Escort de luxe SM, c’était très dur mais ça m’a beaucoup plu. Ça purge de faire des trucs dark. »
MERCI CHARLOTTE
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